Abstracts par auteur > Mouté Charles

Influence du handicap sur les transitions vers l'âge adulte à Yaoundé - Cameroun (HandiVIH - ANRS12302)
Charles Mouté  1@  , Annabel Desgrées Du Loû  2@  , Pierre Debeaudrap  3@  
1 : Centre population et développement  (CEPED)
Institut de Recherche pour le Développement, Université Paris Descartes - Paris 5 : UMR196
2 : Centre population et développement  (CEPED)
Université Paris V - Paris Descartes, INED, IRD
CEPED - 19 Rue Jacob - 75006 Paris -  France
3 : Centre Population et Développement  (CEPED)
Institut de recherche pour le développement [IRD] : UMR196

Contexte

L'approche par les parcours de vie offre une perspective unique pour mieux comprendre l'effet du contexte social sur la situation des personnes handicapées à différentes périodes de leurs vies. Dans l'étude HandiVIH, cette approche a été utilisée pour analyser la construction des vulnérabilités de personnes handicapées vivant au Cameroun dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. 

Méthodes

416 personnes ayant une limitation d'activité modérée à sévère apparue avant l'âge de 10 ans et 416 personnes de même âge, sexe et sans limitation ont été invitées à participer à des entretiens biographiques. Les données sur les parcours de vie ont été recueillies à l'aide de la méthode du calendrier de vie.

Résultats

Si la plupart des participants (97%) ont vécus leurs premières années avec leurs parents, ceux avec un handicap ont plus souvent grandit dans une famille monoparentale (20% vs 13%, p = 0,001). Femmes et hommes handicapés ont quitté le foyer familial plus tard que leurs pairs sans handicap (p<0,0001). 22% des participants handicapés (50% si difficultés cognitives/mentales et 16% si difficultés auditives) n'ont pas été à l'école après 10 ans. Les femmes et les personnes avec handicap intellectuel/mental ou auditif étaient significativement plus à risque d'interrompre précocement leurs études (risque relative, RR: 1,23 [1,07-1,43], 1,50 [1,04-2,16] et 1,54 [1,09-2,17], respectivement) et d'avoir un plus faible niveau d'étude. Comparés aux personnes sans handicap, celles avec difficultés physiques ou intellectuel/mental étaient moins susceptibles d'avoir un travail (RR 0,63 [p=0,04] et 0,08 [p<0,001], respectivement). Par contre, les personnes handicapées avaient plus souvent des activités informelles (RR 1,26 [1,0-1,60]) ou pas d'activité (RR 3,36 [2,60-4,36]). 

Conclusion

Dans ce contexte africain, handicap modifient de façon profonde et complexe les trajectoires familiales et professionnelles reflétant l'impact sociétal négatif sur le handicap.



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